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Les 10 étapes d'une réhabilitation réussie

Rédigé par ALTERESCO | Nov 25, 2025 12:46:00 PM

Le secteur du bâtiment joue un rôle central dans la transition énergétique.
La réhabilitation, qu’il s’agisse de logements ou de bâtiments tertiaires, est un levier essentiel pour réduire l’empreinte carbone du parc existant.

La performance d’une réhabilitation se joue principalement en phase de conception.
C’est à ce moment que se définissent les choix structurants : solutions techniques, matériaux, organisation des travaux et articulation des systèmes. Une conception bien pensée permet d’anticiper les contraintes, d’optimiser les coûts et de garantir la cohérence énergétique du projet. Sans cette rigueur initiale, il est difficile d’atteindre les objectifs de performance, même avec une exécution irréprochable.

Cependant, la réussite d’une opération de rénovation s’intègre dans une démarche globale qui associe technique, organisation et accompagnement humain. Voici les 10 piliers clés d’une réhabilitation énergétique réussie, de la conception à la garantie de performance.

1. Planification et préparation du chantier

La préparation conditionne la réussite du chantier. C’est là que se structurent la qualité, la sécurité et le respect des délais.

Les outils clés tels que :

  • Dossier de Préparation de Chantier : document pivot regroupant l’ensemble des pièces techniques (plans d’exécution, modes opératoires, procédures qualité).
  • Plan d’Installation de Chantier (PIC) : schéma définissant les zones de stockage, les accès, la base vie, les réseaux et la signalétique.
  • Plan Particulier de Sécurité et de Protection de la Santé (PPSPS) : exigé par le Code du travail, il identifie les risques, les mesures de prévention et les protocoles d’urgence.
  • Planning d’Exécution des Travaux : séquence des tâches et coordination des corps d’état.
  • DICT (Déclaration d’Intention de Commencement de Travaux), permis de construire, assurances, contrats sous-traitants : garantissent la conformité réglementaire.
  • Base vie verte : installation temporaire optimisée pour consommer peu d’énergie et d’eau.

Gestion des ressources
L’anticipation des effectifs, matériels et approvisionnements, fondée sur le bordereau de travaux ou la maquette numérique (BIM – Building Information Modeling), permet d’éviter les ruptures logistiques et les temps morts. La mutualisation des livraisons entre différents corps d’état ou chantiers contribue également à réduire les coûts, les émissions liées au transport et à optimiser la planification.

Objectif : un démarrage sans friction, une coordination claire et une vision partagée.

2. Sécurité et conformité

La sécurité mobilise le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre, le Coordinateur Sécurité et Protection de la Santé (CSPS) et l’ensemble des entreprises intervenantes.

Actions structurantes

  • Évaluation des risques professionnels (DUER) et Plan de Prévention Interentreprises (PPI).
  • Installation d’Équipements de Protection Collective (EPC) : garde-corps, filets, protections anti-chute.
  • Distribution et contrôle des Équipements de Protection Individuelle (EPI) : casques, gants, chaussures, harnais.
  • Gestion des produits dangereux et des déchets dangereux : mise en place d’un kit anti-pollution pour prévenir les fuites et contaminations.
  • Plan de circulation et signalétique : organisation des flux et balisage pour sécuriser les riverains et limiter les risques d’accident.
  • Audits sécurité et visites régulières documentées.
  • Formations continues et sensibilisation quotidienne des équipes.

Objectif : zéro accident, zéro écart, zéro compromis.

3. Lean Management

Le Lean Management optimise les flux, réduit les gaspillages et améliore la qualité.
Importé du modèle Toyota Production System, il s’adapte parfaitement aux opérations de rénovation complexe.

Principes appliqués aux travaux

  • Planification collaborative (Last Planner System) : coordination glissante des tâches par les responsables de terrain.
  • Méthode 5S (Trier, Ranger, Nettoyer, Standardiser, Discipliner).
  • Réunions flash quotidiennes et management visuel (plannings, indicateurs).
  • Amélioration continue (Kaizen) : analyse des écarts et actions correctives.

Objectif : un chantier fluide, productif et aligné sur la valeur finale.

4. Chantier à faible impact

Le chantier propre est le prolongement concret des engagements HQE.
Il réduit l’empreinte environnementale et améliore la qualité du cadre de travail.

Gestion des déchets

  • Limitation des déchets via le réemploi
  • Mise en œuvre d’un Schéma d’Organisation et de Gestion des Déchets (SOGED).
  • Tri sélectif des flux : gravats, bois, métaux, DIB (Déchets Industriels Banals), DND (Déchets Non Dangereux), DD (Déchets Dangereux).
  • Traçabilité complète des filières et recherche du taux de valorisation maximal.

Réduction des nuisances

  • Engins insonorisés, arrosage anti-poussière, nettoyage des roues de camions.
  • Protection des réseaux d’eau et kits anti-pollution.

Préservation de la biodiversité, par exemple :

  • Protection des espèces présentes sur la parcelle (faune et flore) avant et pendant les travaux.
  • Mise en place de zones tampons ou de dispositifs spécifiques pour éviter la destruction des habitats.

Objectif : un chantier plus sûr, plus propre et plus respectueux de l’environnement.

5. Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE)

La RSE transforme les obligations en opportunités de progrès durable.

Dimension sociale

  • Clauses d’insertion : recours aux SIAE (Structures d’Insertion par l’Activité Économique), formation et emploi local.
  • Promotion de la diversité, de la mixité et de la sécurité des parcours professionnels.

Dimension environnementale (en phase de conception)

  • Réduction du bilan carbone via l’Analyse du Cycle de Vie (ACV).
  • Usage de matériaux biosourcés et géosourcés.
  • Réemploi, circuits courts, construction bas carbone (BBCA – Bâtiment Bas Carbone).

Dimension de résilience (en phase de conception)

  • Intégration de la résilience climatique : gestion des îlots de chaleur, infiltration des eaux pluviales, maintien de la biodiversité.

Objectif : concilier performance, inclusion et durabilité.

6. Relations locataires

La réhabilitation devient une expérience maîtrisée et valorisante pour les locataires comme pour le bailleur. Partenaire central et facilitateur, ALTERESCO pilote l’ensemble du parcours résident — avant, pendant et après les travaux — pour garantir des conditions optimales et une satisfaction mesurable.

Notre approche :

  • Un point de contact unique : une chargée de relation locataire dédiée présente sur site pendant toute la durée des travaux. Ce médiateur socio-urbain sera à vos côtés pour un accompagnement social renforcé.
  • Un diagnostic social préalable pour anticiper les contraintes et les besoins particuliers.
  • Des moments conviviaux réguliers : café chantier, cours de sport, fête de la galette, ateliers de sensibilisation aux écogestes.
  • Ateliers en phase chantier pour expliquer les étapes clés et répondre aux questions des locataires.
  • Visites chantier organisées pour permettre aux résidents de découvrir l’avancement des travaux en toute sécurité.
  • Fenêtres dans les barricades afin que les locataires puissent visualiser les travaux sans pénétrer dans la zone.
  • Une communication multicanal et transparente : livret d’information locataire, réunions publiques, affichage et plateforme digitale (prise de RDV, fil d’infos chantier, suivi des réclamations, enquêtes de satisfaction, suivi des KPI).

Objectif : transformer la phase travaux en levier de confiance, de performance et de fierté d'habiter.

7. Gestion des interventions dans les logements

Étapes clés

  • État des Lieux Contradictoire (EDL) avant et après travaux.
  • Planning d’intervention personnalisé validé par le locataire.
  • Logements témoins pour rassurer et illustrer la qualité attendue.
  • Protocole de propreté et confinement : bâchage, nettoyage quotidien, continuité des réseaux (eau, gaz, électricité, chauffage).
  • Suivi qualité via applications terrain et reporting photographique.

Objectif : garantir la sérénité des habitants tout en respectant la productivité du chantier.

8. Réception et levée des réserves

La réception marque juridiquement la fin des travaux et la prise de possession par le maître d’ouvrage.

Documents et procédures, par exemples :

  • Procès-Verbal de Réception signé par le MOA.
  • Quitus locataire pour validation des logements restitués.
  • Dossier des Ouvrages Exécutés (DOE) complet et numérique.
  • SAV structuré : gestion des réserves, suivi des garanties légales (GPA – Garantie de Parfait Achèvement, garantie biennale, garantie décennale).

Objectif : une clôture maîtrisée et un patrimoine remis en parfait état.

9. Garantie de Performance Énergétique

La Garantie de Performance Énergétique (GPE) est un engagement contractuel qui assure une réduction mesurable de la consommation énergétique d’un bâtiment après sa réhabilitation.

Intégrée à un Contrat de Performance Énergétique (CPE) entre le maître d’ouvrage et un opérateur d’efficacité énergétique, elle fixe des objectifs précis de baisse de consommation et d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Les résultats sont mesurés à la fin des travaux afin de confirmer les économies attendues.

Objectifs et atouts

  • Sécuriser les investissements en garantissant les économies prévues.
  • Valoriser le patrimoine grâce à des bâtiments plus performants et attractifs.
  • Responsabiliser les prestataires, tenus contractuellement d’atteindre les résultats.

Mise en œuvre et cadre

La GPE repose sur un Système de Management Opérationnel (SMO) qui suit les performances réelles après travaux, à l’aide d’outils de mesure et de suivi énergétique.
Elle s’inscrit dans le cadre juridique du CPE, soutenu par la Charte GPEI du Plan Bâtiment Durable, qui encadre les engagements et les méthodes de mesure.

Chez ALTERESCO, la GPE-R (Garantie de Performance Énergétique Réelle) renforce cette approche : elle ne se limite pas à des objectifs théoriques mais garantit des résultats concrets et vérifiés sur site, grâce à un suivi post-travaux et à l’accompagnement des occupants pour pérenniser les économies d’énergie.

Objectif : garantir que les performances énergétiques promises deviennent des résultats concrets et vérifiables.

10. Évaluation et Retour d’Expérience (REX)

La capitalisation des retours d’expérience est essentielle à l’amélioration continue.

Exemples d’actions mises en place :

  • Enquêtes de satisfaction des locataires et du MOA.
  • Monitoring des indicateurs : consommations, confort thermique, Qualité de l’Air Intérieur (QAI).
  • Analyse des écarts entre prévision et performance réelle.
  • Synthèse REX documentant les bonnes pratiques et axes d’amélioration pour les futures opérations.

Objectif : transformer chaque projet en référence pour les suivants.

Une réhabilitation énergétique réussie conjugue préparation méthodique, management collaboratif, sécurité irréprochable et suivi des performances réelles.
C’est une démarche globale qui relie les humains, les outils et les résultats, au service d’un patrimoine durable, performant et résilient.