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Mix énergétique : décarboner vos logements
11/06/2025
La crise climatique impose un changement profond dans notre manière d’habiter, de consommer l’énergie, et de penser nos bâtiments. Pour les bailleurs sociaux, collectivités et gestionnaires de bâtiments, la réduction des émissions de gaz à effet de serre est désormais une priorité.
Mais comment agir concrètement, à l’échelle d’un quartier, d’un parc locatif ou d’un bâtiment public ? L’une des réponses majeures tient en deux mots : mix énergétique.
Derrière cette notion se cache une stratégie centrale pour décarboner les usages énergétiques, tout en assurant confort, stabilité des coûts et conformité réglementaire. Dans cet article, nous vous aidons à comprendre, les différents leviers et enjeux associés.
Décarboner : une obligation environnementale, sociale et réglementaire
Depuis les Accords de Paris et les engagements européens, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cela implique de diviser par six nos émissions de CO₂, notamment dans le bâtiment, qui reste l’un des secteurs les plus émetteurs (environ 25 % des émissions nationales).
Pour les bailleurs, ce cap devient de plus en plus contraignant :
- La loi Climat et Résilience interdit progressivement la location des logements classés G depuis 2025, F d’ici 2038, puis E d’ici 2034.
- Les appels à projets et subventions intègrent désormais des critères de performance carbone.
Mais au-delà des textes, les locataires eux-mêmes sont de plus en plus sensibles aux questions environnementales, au confort thermique, au coût de leur facture, et à l'image de leur logement.
Le mix énergétique, qu'est-ce que c'est ?
On parle de mix énergétique lorsqu’un bâtiment ou un ensemble de bâtiments est alimenté par plusieurs sources d’énergie, idéalement complémentaires. L’objectif est d’optimiser les performances énergétiques et réduire l’empreinte carbone, en substituant progressivement les énergies fossiles par des énergies renouvelables ou bas-carbone.
Il peut s’agir de :
- Énergies renouvelables : solaire thermique, photovoltaïque, bois-énergie, géothermie, biogaz…
- Énergies de récupération : chaleur fatale industrielle, eaux usées, chaleur de data centers…
- Énergies bas-carbone : réseaux de chaleur urbains alimentés en biomasse ou cogénération.
Un mix bien conçu permet d’ajuster les sources selon les besoins (chauffage, eau chaude, électricité), les saisons, les prix du marché et les contraintes du bâti.
Pourquoi miser sur un mix énergétique ?
- Réduire l’empreinte carbone du parc immobilier
La priorité est claire : substituer les énergies fossiles (gaz, fioul, charbon), responsables d’une majorité des émissions. En intégrant des énergies renouvelables, locales ou de récupération, on réduit durablement les émissions de CO₂ liées aux usages (chauffage, ECS, ventilation, etc.) - Sécuriser les approvisionnements et les prix
Les tensions géopolitiques et la volatilité des marchés de l’énergie ont montré les limites de la dépendance au gaz ou au pétrole. Un mix énergétique diversifié offre une meilleure prévisibilité des coûts et une autonomie totale ou partielle, en produisant localement. - Bénéficier d’aides financières
Les projets intégrant des sources renouvelables sont fortement soutenus par :
Le Fonds Chaleur de l’ADEME
Les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE)
Les financements européens ou régionaux - Valoriser le patrimoine et améliorer le confort
Un logement bien chauffé, bien ventilé, et alimenté par des énergies locales, c’est un logement plus confortable, plus stable en charges, et plus attractif pour les occupants.
Quelles énergies intégrer dans un mix ?
Voici un aperçu des principales sources à envisager :
- Biomasse / Bois-énergie
Souvent utilisée dans les chaufferies collectives ou réseaux de chaleur, elle permet de substituer totalement le fioul ou le gaz. Bien gérée, elle peut être neutre en carbone.
- Solaire thermique et photovoltaïque
Le solaire thermique alimente l’eau chaude sanitaire, notamment en été. Le photovoltaïque permet de produire de l’électricité pour l’autoconsommation (parties communes, pompes à chaleur) ou la revente.
- Géothermie
Des solutions très performantes sur le plan énergétique et environnemental, idéales en rénovation profonde ou pour les bâtiments neufs en zone dense.
- Chaleurs fatales / réseaux de chaleur
Récupérer la chaleur perdue (usines, data centers, incinérateurs) est une stratégie encore trop peu exploitée. De nombreux réseaux de chaleur bas-carbone émergent, notamment dans les zones urbaines.
- Pompes à chaleur (PAC) hybrides
a chaque patrimoine, son mix
Le mix énergétique dépend de la géographie, des ressources locales, des contraintes urbaines, mais aussi du cycle de vie des bâtiments, qu’il s’agisse d’une rénovation lourde, d’une maintenance ou d’une réhabilitation partielle.
Il doit aussi être dimensionné intelligemment pour éviter les suréquipements coûteux ou les rendements décevants. Par exemple, un ensemble de logements ruraux disposant d’un accès au bois local n’aura pas le même mix qu’un bâtiment tertiaire situé en zone dense et qui peut être raccordé à un réseau de chaleur.
C’est précisément dans ce contexte que l’expertise d’accompagnement prend tout son sens : études de faisabilité, simulations, scénarios comparés… Le choix du mix énergétique devient alors un véritable outil stratégique de gestion patrimoniale.
intégrer le mix énergétique dans un projet global de décarbonation
Trop souvent, la production d’énergie est pensée à part, toute seule. Or, pour être le plus efficace possible, elle doit être intégrée à un projet global portant sur plusieurs aspects :
- Isolation de l’enveloppe (réduire les besoins)
- Optimisation des équipements (rendement, régulation, ventilation)
- Pilotage énergétique (suivi, ajustement, GTB)
- Comportements des usagers (accompagnement, pédagogie)
Le bon mix énergétique n’a de sens que s’il vient en appui d’un projet de rénovation globale, cohérent et piloté. C’est aussi ce qui permet d’accéder à des modèles de performance énergétique garantie (ex. CPE, GPE-R), avec des engagements sur les résultats réels.
QUELS FREINS POUR PASSER à l'action ?
Malgré ses nombreux avantages, le recours au mix énergétique reste encore sous-exploité. Plusieurs freins sont à identifier :
- Manque de visibilité ou de compétence technique : quel système choisir ? Avec quelles garanties ?
- Freins économiques apparents : coût d’investissement, incertitude sur les retours
- Fragmentation des acteurs : manque de coordination entre les gestionnaires, financeurs, bureaux d’études et entreprises
C’est pourquoi le succès d’un projet repose souvent sur l’intégration et l’accompagnement : un ensemblier capable de piloter, structurer, co-financer et sécuriser l’ensemble de la chaîne.